Le Socialist Workers Party a une longue histoire dans la lutte contre la haine des Juifs, expliquant les enjeux pour la classe ouvrière et appelant les syndicats à reprendre la bataille.
Le parti fait remonter sa continuité dans cette lutte à la révolution bolchevique de 1917 en Russie dirigée par VI Lénine. Le leader bolchevique Léon Trotsky s’est battu pour poursuivre la ligne révolutionnaire défendue par Lénine contre la haine des Juifs et les pogroms, contre une attaque contre-révolutionnaire de Joseph Staline.
« Aujourd’hui plus que jamais, le sort du peuple juif – non seulement son sort politique mais aussi son sort physique – est indissolublement lié à la lutte émancipatrice du prolétariat international », écrivait Trotsky en décembre 1938. « Seule une mobilisation audacieuse des travailleurs contre la réaction, la création de milices ouvrières, la résistance physique directe aux bandes fascistes, l’augmentation de la confiance en soi, l’activité et l’audace de tous les opprimés peuvent provoquer un changement dans le rapport de forces, arrêter la vague mondiale du fascisme et ouvrir un nouveau chapitre de l’histoire de l’humanité.
Le SWP a adopté une thèse sur la question juive en avril 1938, affirmant que le parti révolutionnaire a un « double devoir » dans la lutte contre la haine des Juifs. Premièrement, exposer les « véritables objectifs des capitalistes », et deuxièmement, « mobiliser la véritable défense des Juifs persécutés, une défense de nécessité basée sur la puissance de la classe ouvrière organisée ».
Le 10 novembre 1938, deuxième jour des pogroms meurtriers nazis de la Nuit de Cristal en Allemagne, le Comité national du SWP lança un appel : « Laissez les réfugiés entrer aux États-Unis ! Ouvrez les portes aux victimes de la terreur nazie d’Hitler !
« La première étape de la solidarité avec les Juifs allemands et les travailleurs allemands doit être un vaste afflux des travailleurs de tous les magasins, usines et bureaux dans une puissante manifestation de protestation au cours de laquelle les travailleurs exprimeront leur indignation retentissante », a déclaré le parti.
Neuf jours plus tard, le SWP s’est joint aux syndicalistes et à d’autres pour une manifestation de centaines de personnes devant le consulat allemand à New York, criant : « Ouvrez les portes aux réfugiés ! » et « Seules les actions de la classe ouvrière peuvent briser le fascisme !
« Les membres et sympathisants du parti ont déjà commencé à introduire dans leurs syndicats et autres organisations de masse » des résolutions exigeant que le président Franklin Roosevelt et le Congrès ouvrent les portes aux Juifs persécutés. Socialiste Appel – le nom du Militant à ce moment-là — dit le même jour.
Le SWP part en campagne
Le SWP s’est joint à une campagne nationale menée par le Fonds américain pour les prisonniers politiques et les réfugiés pour abroger toutes les lois restreignant l’immigration juive. Vincent R. Dunne, leader du SWP et des Teamsters de Minneapolis, a siégé au comité national du fonds.
Le parti a fait campagne de porte à porte, dans les salles syndicales et sur les campus, organisant des réunions de masse d’un océan à l’autre.
À Minneapolis, la campagne pour l’asile pour les Juifs a été lancée par la section locale 544 du Syndicat général des chauffeurs des Teamsters.
Le président du syndicat était Carl Skoglund, également dirigeant fondateur du mouvement communiste et du SWP. Il fut plus tard l’un des 18 dirigeants syndicaux socialistes et Teamsters emprisonnés et accusés par l’administration Roosevelt d’avoir organisé l’opposition syndicale à l’entrée de Washington dans la Seconde Guerre mondiale impérialiste.
Dans une interview du 26 novembre 1938 avec Socialiste Appel, Skoglund a déclaré : « À Minneapolis, où les Chemises d’argent s’organisent, combinant antisémitisme et antisyndicats, notre syndicat est prêt à combattre ce mouvement réactionnaire avec tous les moyens à notre disposition.
« Nous avons organisé à cet effet une Garde de défense de l’Union, qui s’emploie à éradiquer les activités fascistes partout où elles peuvent être découvertes. »
Lorsque le syndicat profasciste Silver Shirts of America, fondé par William Dudley Pelley, est venu à Minneapolis pour répandre la saleté de la haine contre les Juifs et lancer une attaque contre la section locale 544, le syndicat a utilisé sa garde comme un noyau autour duquel construire la plus large coalition unie. la défense. Le rabbin Albert Gordon a tenu le syndicat au courant des projets des Silver Shirts.
Les mobilisations du syndicat et d’autres ont chassé les haineux des Juifs et les nazis de Minneapolis.
Lorsque les forces profascistes, dont le Bund germano-américain, les Silver Shirts de Pelley, le père Charles Coughlin et le maire de Jersey City, Frank Hague, annoncèrent un rassemblement pour le 20 février 1939 au Madison Square Garden de New York, le SWP appela à un rassemblement. protestation massive.
« Que les fascistes ressentent la colère et la puissance de la classe ouvrière – Sortez et piquetez ! N’attendez pas les camps de concentration, agissez maintenant ! dit le parti. Plus de 50 000 personnes se sont présentées. « Entourés d’une phalange incassable, les orateurs du SWP les uns après les autres, portés sur les épaules de huskies, ont prononcé des discours laconiques et militants devant les travailleurs, qui les ont applaudis si vigoureusement qu’ils pouvaient être entendus, littéralement, à plusieurs pâtés de maisons. »
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